Origine et Histoire du Cépage Vitis vinifera L. cv Fer Servadou
ORIGINE du cépage à Marcillac et Synonymies
Ce cépage de la grande famille des Carmenets est originaire du Pays basque espagnol. Son abondante synonymie témoigne de sa grande dispersion des Pyrénées à la Vendée (Vairon) en passant par le Bordelais (Here – bois droit). Issu de lambrusques, il a été répandu par les moines bénédictins de Madiran et de Conques qui avaient reconnu sa rusticité permettant sa culture dans les Pyrénées et l’Aveyron. Girou de Buzareingues le mentionne en 1830, sous le nom de Mansois ou Saumoncés, comme cépage ayant tendance à remplacer le Menut (Cabernet Sauvignon) à Marcillac à cette époque.
Dans le Sud-Ouest, le Fer est plus communément désigné Fer Servadou. Il est aussi dénommé : Mansois ou Mancès , Saumansois ou Saumencès dans le Marcillacois, et parfois Servan près de Rodez. Dénommé aussi : le Saoubadé en Bigorre, le Pinenc ou Couahort en Madiranais, le Here (bois droit), le Scarcit, l.Arech en Gascogne, le Mouraa ou Mourah en Jurançonnais, le Camirouch en Couserans, le Braucol ou Brocol en Gaillacois et enfin l’Estronc et le Chalomoncet dans les vignobles de Glanes et de Saint-Céré dans le nord du Lot et de Beaulieu en Corrèze.
Référence: Guy Lavignac, Cépages du sud-ouest, 2000 ans d’histoire/Mémoires d’un ampélographe, Éditions du Rouergue, INRA éditions, 2001. ISBN 2841562891 et (ISBN 2738009743)
CEPAGE : Vitis vinifera L. DURAS
D’origine du Sud-Ouest, ce cépage Vitis vinifera L. DURAS dénommé en Bordelais (Mérille, Tannat, Baroque…), se retrouve avec quelques variantes morphologiques au niveau du feuillage notamment, un Duras de Gimalac ou Brinck au Fei (hameau de la commune d’Enguialès, dans le Cantal, faisant partie du vignoble d’ Entraygues et du Fel) et, autrefois, un Duraze à Pamiers (Ariège). De Tallavignes (in Viala et Vermorel, 1910) écrit « le Duras est cultivé dans le Tarn et l’Ariège depuis un temps immémorial. Le 8 novembre 1484, maître de Pachino, notaire à Lavaur, enregistre un bail à complant en Duras. (Le bail à complant : le propriétaire du sol loue la terre à un fermier qui s’engage à la planter en vigne. Ledit fermier recevra en retour une partie de la parcelle et exploitera le reste moyennant le paiement au propriétaire ou le don d’une partie de la récolte.) Ce cépage était à la base des vignobles dits «des Baudets et des Cendressés» à Pamiers. À Gaillac, avec le Brocol (Fert, d’après l’auteur) et la Négrette, il donne un vin d’une finesse spéciale. Malheureusement ce cépage a trop souvent été remplacé par le fertile Valdiguié. La création du vignoble de Gaillac remonte au 2ème siècle avant J.C. On peut donc être amené à penser que le cépage Duracina signalé par Columelle et Platon, et introduit par les premiers colons romains dans la région méditerranéenne, se serait répandu dans le gaillacois ainsi que dans le Dauphiné où l’on trouve un cépage dénommé Dureza. La ressemblance du feuillage du Duras avec celui du Canari de l’Ariège prouve toutefois qu’il est bien originaire de l’est de la région Midi-Pyrénées.
Référence: Guy Lavignac, Cépages du sud-ouest, 2000 ans d’histoire/Mémoires d’un ampélographe, Éditions du Rouergue, INRA éditions, 2001. ISBN 2841562891 et (ISBN 2738009743)